L’Éducation nationale a-t-elle perdu la tête ? Ou bien est-ce la France tout entière ?
Un point de vue qui devrait faire réfléchir.
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Par Arno Mansouri pour Réseau Voltaire via Mondialisation.ca
En France, la liberté d’expression est un droit fondamental, mais l’insulte et la diffamation sont des délits, rappelle l’éditeur Arno Mansouri. De ce point de vue, si l’on a le courage de regarder les faits en face et non pas de se laisser subvertir par le discours dominant, Samuel Paty ne défendait pas la liberté d’expression, mais insultait tous les musulmans. Nous ne pouvons ni soutenir les intégristes islamistes qui l’ont abjectement assassiné, ni les intégristes laïcs qui masquent leurs insultes contre des religions derrière un droit fondamental. Nous militons au contraire pour liberté de conscience, pour la laïcité au sens de la loi de 1905.
Le discours de toute la caste médiatique (et politique) selon lequel Samuel Paty ne faisait que son travail, que son devoir républicain, et qu’il enseignait à ses élèves la tolérance et la liberté d’expression, ainsi que la laïcité, me met hors de moi.
Je m’insurge totalement contre ce discours totalement faux, parfaitement biaisé, complètement coupé de la réalité et du bon sens, et surtout dangereux !
Dans tous les médias, la caricature incriminée est décrite comme un dessin représentant le « prophète accroupi avec une étoile dessinée sur ses fesses ». Si ce n’est pas entièrement faux, cette description relève pour le moins de l’euphémisme ; en fait, on peut même parler de mauvaise foi abyssale. Il est d’ailleurs à noter que la plupart des médias ont pris grand soin de ne pas montrer l’image en question (elle est parfois accessible si l’on clique sur un lien dans l’article). Pourquoi donc un tel luxe de précaution, si elle était réellement aussi anodine, inoffensive ?
La réponse est évidente à qui voit le dessin, ci-dessous, car il faut voir les choses pour pouvoir les analyser :
Le prophète n’est pas juste « accroupi » : hormis son turban, il est à poil, à 4 pattes, cul levé ou tendu, de trois-quarts dos, de manière à ce que l’on voit ses couilles poilues, sa bistouquette, y compris avec une goutte de pisse… et l’étoile n’est pas « dessinée sur ses fesses » : elle est exactement à la place de son trou de cul (comme si c’était son anus).
Alors, je m’exprime en tant qu’athée (au mieux agnostique), c’est-à-dire ni musulman, ni catholique, ni croyant et encore moins fondamentaliste : j’ai eu beau chercher longtemps, me creuser longuement les méninges, j’avoue que je ne comprends pas ce qui est intelligent, signifiant, pertinent, spirituel, ou même simplement drôle dans cette image.
Bien au contraire, je n’y vois qu’un gribouillis laid, mais surtout extraordinairement insultant pour la communauté musulmane, pas seulement en France, mais partout dans le monde. Ce n’est pas un simple blasphème, c’est une véritable injure adressée à plus d’un milliard d’êtres humains qui, il serait bon de s’en souvenir, partagent la planète avec nous, Occidentaux. Il est légitime de constater, à l’instar de M. Delfeil de Ton (l’un des fondateurs du Charlie Hebdo historique, qui n’a rien à voir, à part le titre, avec le journal homonyme, créé en 1992 par Philippe Val) qui écrivait au lendemain des attentats de janvier 2015 : « Il fallait pas le faire mais Charb (Charlie) l’a refait ». Tout était déjà dit dans sa tribune que je vous invite à relire, ici.
Cette image dégradante n’avait pas sa place même dans un magazine satirique, car elle n’est nullement emblématique d’un soi-disant « droit au blasphème » et encore moins de la « liberté d’expression » ou (comble du ridicule) du « respect de la laïcité ». Je ne vais pas me faire l’exégète de son auteur (j’en serais bien incapable) ; j’imagine que Mme Corinne Rey (qui signe Coco) s’en prenait aux seuls fous d’Allah (du type des djihadistes de Daesh) qui pervertissent la religion musulmane et la souillent ; je veux croire, en lui laissant le bénéfice du doute, qu’elle ne souhaitait pas insulter les musulmans dans leur ensemble, qu’ils soient nos compatriotes ou non. Et cependant, c’est un fait, qu’il n’est à vrai dire pas difficile de comprendre : les musulmans de France, et bien plus encore ceux qui vivent au-delà de nos frontières, se sentent profondément humiliés, injuriés et dégradés par ce dessin. Et pas seulement eux : il en va de même pour beaucoup de croyants d’autres religions, et même des athées qui comme moi respectent les croyances religieuses de leurs frères en humanité.
Coco peut gribouiller un tel dessin : c’est son droit le plus absolu. Elle a payé un lourd tribu 3 ans plus tard lors des attentats, et je compatis à son calvaire. La décision de Charlie de le publier en 2012 est en revanche éminemment questionnable, et je vais expliquer pourquoi. Bien sûr, il faut remettre les choses dans leur contexte. Les premières « caricatures de Mahomet » ont été publiées en France en février 2006, par France-Soir puis par Charlie Hebdo (alors toujours possédé et dirigé par Philippe Val) qui ajoute les siennes propres, ainsi que d’autres journaux européens ou même dans le monde arabe. (Il est à noter qu’au Royaume-Uni, aucun journal ne les a publiées, pas même un tabloïd, et qu’aux USA – pays qu’on ne soupçonnera pas d’entraver la liberté d’expression -, seul Harper’s l’a fait dans le cadre d’un article quasi universitaire.) Au départ, c’est-à-dire fin septembre 2005 soit moins de 3 mois après les attentats meurtriers de Londres, elles émanaient d’un quotidien danois conservateur (le Jyllands-Posten) dont l’éditeur des pages Culture de l’époque, Flemming Rose, était un proche du néo-conservateur Daniel Pipes [1]. Le Premier ministre danois est alors Anders Fogh Rasmussen qui deviendra le secrétaire général de l’Otan en 2009.
Les 12 caricatures étaient presque anodines en regard de ce qui suivra. La plus « scandaleuse » présentait un musulman barbu coiffé d’un turban prenant la forme d’une bombe, sur laquelle s’inscrivait la profession de foi musulmane (« Dieu est Grand et Mahomet est son prophète »).
Toutefois, malgré l’innocuité de ces dessins, les autres quotidiens danois prennent leurs distances et critiquent un coup d’éclat publicitaire réussi. Un des caricaturistes avouera même que « le Jyllands-Posten voulait dès le départ uniquement provoquer ».
D’ailleurs, le président Jacques Chirac, l’ex-président Bill Clinton et le secrétaire général de l’Onu, parmi d’autres dirigeants, condamnent un usage abusif de la liberté de parole et appellent à plus de « responsabilité et de respect envers les sentiments religieux ». Ils sont évidemment conscients que le contexte géopolitique est explosif. Rappelons quand même aux plus jeunes lecteurs comme à ceux qui ont le moins de mémoire qu’en 2006, les guerres illégales en Afghanistan et en Irak battent leur plein, et font des ravages inouïs dans la population civile… musulmane. Ils ne se trompent pas, car des boycotts des produits danois sont lancés, des menaces de mort proférées, de nombreuses émeutes et manifestations violentes se produisent dans différents pays musulmans, d’autant que les Frères musulmans continuent de jeter de l’huile sur le feu, comme ils le font depuis le début.
En novembre 2011, année des prétendus « Printemps arabes », les locaux de Charlie sont incendiés après la parution du numéro spécial Charia Hebdo. Le dessinateur Wolinski confie : « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. » La surenchère dans la provocation continue pourtant. Comme l’écrit Delfeil de Ton dans sa tribune : « Un an plus tard, septembre 2012, après une provocation qui avait fait mettre nos ambassades en état de siège dans les pays musulmans, déployer toutes nos polices dans nos villes, je fus amené à écrire, m’adressant à Charb, toujours dans l’Obs : « Se situer à l’extrême gauche et s’entendre dire par le NPA qu’on « participe à l’imbécillité réactionnaire du choc des civilisations », se définir écologistes et être traités de « cons » par Daniel Cohn-Bendit, ça devrait donner à réfléchir. Surtout quand dans le même temps on est applaudi par la famille Le Pen, Rioufol du Figaro et le Premier ministre de Sarkozy ». »
Puis c’est l’attentat du 7 janvier 2015. Toujours sous la plume d’un Delfeil de Ton extrêmement lucide : « Cet attentat entre dans le cadre d’une guerre déclarée à la France mais aussi dans celui de guerres que mène la France, se mêlant d’intervenir militairement dans des conflits où sa participation ne s’imposait pas, où des tueries pires encore que celle de Charlie Hebdo ont lieu tous les jours, et plusieurs fois par jour, et auxquelles nos bombardements ajoutent des morts aux morts, dans l’espoir de sauver des potentats qui se sentent menacés, pas plus recommandables que ceux qui les menacent, dont le pouvoir s’est certainement assis sur le versement de beaucoup de sang et qui décapitent aussi bien que leurs adversaires, torturent et tranchent mains et pieds au nom d’Allah, comme leurs adversaires, et pourquoi donc, grands dieux, notre République, si fière d’être laïque, va-t-elle choisir entre ces sectateurs qui brandissent pareillement d’une main le cimeterre, de l’autre le Coran ? Si Barack Obama n’avait pas retenu notre François Hollande, celui-ci partait en Syrie à la chasse de Bachar al-Assad, comme Sarkozy son prédécesseur est parti à la chasse en Libye de Mouammar Kadhafi, qu’il a éliminé, mais avec le résultat que l’on sait. Combien de Syriens la France aurait-elle tués et probablement tuerait-elle toujours ? Laisser les peuples disposer d’eux-mêmes, n’est-ce pas un principe sacré ? S’ils sont en guerre intestine, de quel droit nous en mêler ? Nous ne comprenons rien à leurs querelles, nous ne faisons que les faire durer davantage et il nous faut nous étonner, ensuite, s’ils les transportent sur notre sol ? »
Un simple article ne permet pas d’aborder le vaste sujet, bien documenté, de l’instrumentalisation géopolitique de l’Islam : j’ai publié des livres essentiels qui traitent la question comme Sous nos yeux de Meyssan, Le Charme discret du Djihad de F.W. Engdahl ou Les Guerres illégales de l’Otan de Ganser ou La Guerre contre la vérité de Nafeez Ahmed.
Mais revenons maintenant au dessin « Mahomet : une étoile est née ». Si ce n’était pas un dessin, mais une photographie, il aurait été qualifié de pornographique. Figurer le fondateur d’une religion, pas seulement nu mais dans sa nudité la plus crue (bite et couilles poilues pendantes) et la plus crasse (goutte pendant du vit), quand on sait l’importance de la pudeur dans le monde musulman est bien au-delà de l’irrespect. Détourner la position physique d’un musulman en prière (c’est-à-dire dans l’attitude humble de soumission devant son Créateur) en le montrant en levrette, c’est-à-dire en en faisant un sujet de lascivité (voire de luxure) est le comble de l’injure. Mais je dirais que le pire aspect de ce dessin est de réduire le prophète (symbolisé par sa barbe et son turban) à son anus (« une étoile est née »), dont la fonction physiologique est d’excréter les déjections.
Bien sûr, la puissance dévastatrice de la caricature réside dans le fait de ne pas dire les choses, mais de les suggérer, de les faire sentir et ressentir. La caricature nous fait réagir, émotionnellement, jamais penser. Pourtant, sans filtre, ce dessin signifie littéralement que « les musulmans vénèrent un faux prophète lubrique qui n’est qu’un trou du cul ; leur religion est littéralement de la merde ; qu’ils aillent se faire enculer, ces faux-culs obsédés ». Ce n’est certes pas écrit en toutes lettres, auquel cas cela tomberait sous le coup de la loi pour incitation à la haine, mais que Coco, Charlie, ou M. Paty le veuillent ou non, c’est ainsi que le message est perçu, plus ou moins consciemment, par toute une communauté de croyants, dont plus de 99,99 % ne sont pas des intégristes islamistes ou djihadistes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est violent.
Mais c’est aussi illégal. L’injure n’a rien à voir avec la liberté d’expression, laquelle est strictement encadrée, justement pour empêcher les dérives. Il est en effet clairement établi dans l’article 29 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse que l’injure et la diffamation sont passibles de prison et d’amendes. « Toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure » et « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation ». Renseignements pris, il s’avère que le Prophète Mohammed n’a pas porté plainte contre la diffusion de ce dessin, pas plus que la LICRA, ou les organisations représentatives des musulmans, échaudées il est vrai par les articles de presse, qui lors du premier procès contre les caricatures en 2007 furent présentées à tort comme voulant établir en France l’interdiction du blasphème, voire celle de représenter leur prophète. Les caricaturistes sont eux aussi soumis aux lois régissant la presse et la liberté d’expression ; ils ne peuvent s’y soustraire en prétendant que l’art (même si dans le cas précis de ce dessin, il est difficile de parler d’art) serait au-dessus des lois : ce n’est pas le cas. Par ailleurs, la jurisprudence sur la menace de troubles à l’ordre public à elle seule pourrait justifier de l’interdiction d’un tel dessin.
Enfin, et surtout, d’un point de vue pénal, le fait de montrer des images pornographiques à des enfants de moins de 15 ans, qui plus est par un enseignant dans l’enceinte scolaire (circonstance aggravante puisqu’il devient personne ayant autorité de fait sur les enfants) pourrait tomber sous le coup de l’article 227-24 du code pénal (mise en péril des mineurs) qui punit de 3 ans de prison et 75 000 euros d’amende, « Le fait (…) de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine (…) lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur. »
Qu’a-t-il bien pu passer par la tête de M. Samuel Paty, un enseignant de 47 ans, pour qu’il choisisse précisément cette image pour illustrer son cours d’EMC (enseignement moral et civique) à destination de ses élèves adolescents de 13-14 ans ? Cela me laisse sans voix. Car pour parler de la liberté d’expression, il avait pléthore de choix, à commencer par le plus emblématique de tous : le procès en cours contre Julian Assange au Royaume-Uni, autrement plus signifiant et important. Mais non, le professeur d’histoire a choisi le dessin le plus ordurier, le plus obscène, le plus incendiaire de toute la série des caricatures de Mahomet. Je me demande ce que cela est supposé apporter, réellement, aux élèves… Les musulmans vont non sans raison se sentir insultés, pas seulement dans leur foi, mais dans leur existence même ; et les autres vont penser que ce n’est pas grave de nier les valeurs spirituelles de l’autre puisque c’est légal et par ailleurs enseigné en classe, (donc avalisé en bloc par l’État, la République, le Savoir). Franchement, si je voulais faire de l’humour « à la Charlie », j’écrirais que M. Paty avait perdu la tête avant même l’intervention de son assassin !
Mais le plus grave dans ce fait divers qui est aussi un fait de société majeur à bien des égards est que l’Éducation nationale accepte et cautionne de telles pratiques, qui ne participent en rien du vivre ensemble, de la morale ou du civisme mais bien au contraire violent les principes mêmes de la Charte de la laïcité à l’école.
À savoir :
§6. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix.
§7. La laïcité assure aux élèves l’accès à une culture commune et partagée.
§8. La laïcité permet l’exercice de la liberté d’expression des élèves dans la limite du bon fonctionnement de l’École comme du respect des valeurs républicaines et du pluralisme des convictions.
§9. La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre.
§10. Il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens et la valeur de la laïcité, ainsi que des autres principes fondamentaux de la République.
§11. Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs fonctions.
Je pense avoir fait la démonstration plus haut que le dessin incriminé n’a rien à voir avec « une culture du respect et de la compréhension de l’autre », qu’il soumet les musulmans, les croyants d’autres religions et les athées à une intense « pression qui les empêchent de faire leurs propres choix » (que vaut la parole d’un ado de 14 ans face à celle d’un enseignant de 47 ans représentant de l’institution scolaire), qu’il ne « rejette pas la violence » mais la promeut, et qu’il dévoie « le sens et la valeur de la laïcité », et qu’en conséquence, M. Paty, en manifestant ses « convictions politiques ou [anti-]religieuses dans l’exercice de [ses] fonctions » a enfreint « son devoir de stricte neutralité ».
Dans un monde normal, M. Paty aurait dû au minimum être vivement rappelé à l’ordre par sa hiérarchie, blâmé, voire sanctionné.
Il est évident pour tous que ses graves et multiples atteintes à la Charte de la laïcité n’auraient pas dû mener à son exécution capitale dans ses conditions abominables par un adolescent mentalement dérangé. Un fait divers ignoble et macabre que l’on ne peut que s’étonner de voir les autorités politiques et judiciaires tenter, pour l’instant sans succès, de présenter comme un attentat terroriste aux vastes ramifications.
Mais je suis stupéfié de constater que sous le coup d’une émotion compréhensible, des voix se sont élevées pour faire entrer M. Paty au Panthéon, un hommage national lui est rendu par le Président de la République en personne, et la classe politique dans son ensemble, tout comme la presse, est unanime pour célébrer le « héros mort pour la liberté ».
Notre pays est clairement devenu fou ; il a littéralement perdu la tête. Au fil des 3 dernières décennies, la loi de 1905codifiant la laïcité (la séparation de l’Église et de l’État) a été pervertie, jusqu’à être totalement dévoyée. Rappelons qu’elle stipule dans son Article premier : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes. » Elle ne promeut pas la haine des religions ou des croyants, ni l’injure, ni la stigmatisation ou l’ostracisation d’une partie de nos concitoyens du fait de leurs convictions religieuses.
À ceux qui n’ont pas été convaincus par mon analyse du dessin « Mahomet : une étoile est née », je propose un exercice de pensée. Qu’ils imaginent l’impact que pourraient avoir dans notre beau pays laïc et dans le monde, l’équivalent chrétien d’une telle caricature, présentant la Vierge Marie nue en levrette, de trois-quarts dos, croupe offerte, con poilu ouvert et dégorgeant du foutre (du Saint-Esprit), avec en légende : « Exclusif : la PMA a 2000 ans ! » [2]
Deux voies s’offrent à nous : continuer dans la surenchère de provocations ou reprendre ses esprits et revenir à l’esprit de la loi de 1905. La première, celle qui malheureusement semble se profiler chaque jour un peu plus, est certaine de nous mener à terme à la prophétie auto-réalisatrice des guerres de civilisations, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Est-ce souhaitable ? D’évidence non. L’intégrisme islamiste ne peut être combattu par la guerre sainte de la laïcité. Refuser d’« Être Charlie » en 2015 ne signifie pas justifier ou avaliser les crimes, refuser d’« Être enseignant » aujourd’hui ne signifie nullement se réjouir du sort de M. Paty ; dans un cas comme dans l’autre, c’est simplement refuser le faux choix qui nous est offert : ni Charlie, ni Kouachi (ou ni Prof, ni assassin) car nous n’avons pas à choisir quelle voie nous mènera à la guerre des civilisations : nous devons impérativement la refuser. C’est fort heureusement le souhait de l’immense majorité de nos concitoyens.
Certains me rétorqueront que renoncer, c’est abdiquer face aux intégristes et aux djihadistes. Déjà, il faudrait bien prendre conscience que l’islamisme politique a été favorisé de longue date par différentes puissances occidentales à des fins géopolitiques, comme ce fut le cas lors de la Grande Révolte arabe pilotée par les Anglais contre l’Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale. Ou pour prendre un exemple plus récent, on oublie un peu facilement qu’il fut un temps où certaines femmes afghanes allaient en jupe à l’université de Kaboul dans les années 1970 (certes une infime minorité appartenant à l’élite) ; c’était avant que le pays ne soit déstabilisé par les États-Unis qui souhaitaient offrir à l’URSS son propre Vietnam. Qui peut dire ce que serait ce pays, 50 ans plus tard, s’il n’avait pas connu 40 ans de guerre ininterrompue ? À l’époque, les djihadistes étaient présentés en Occident, et accueillis à la Maison-Blanche comme des combattants de la liberté, une stratégie funeste maintes fois reprises par la suite, jusqu’à nos jours (de la Bosnie et du Kossovo, en passant par la Tchétchénie, la Libye ou au front al-Nosra ou Daesh en Syrie).
L’intégrisme, le fanatisme ne sont l’apanage exclusif d’aucune religion spécifique. On peut aussi être un intégriste fondamentaliste de la laïcité, et la dévoyer de la même manière que les fous de Dieu, quelle que soit leur obédience, peuvent dévoyer une religion. Croire que l’on peut combattre l’intégrisme religieux en adoptant une position antagoniste et violente (même si la violence n’est en l’occurrence que symbolique, elle demeure réelle) n’est pas seulement une illusion dénuée de fondement : c’est une posture intellectuellement et humainement irrecevable, qui s’avère dangereuse, mortifère et comme le prouvent les attentats contre Charlie Hebdo ou la décapitation de M. Paty, mortelle et sans issue.
Arno Mansouri Photo en vedette : Hommage du président de la République, Emmanuel Macron, à Samuel Paty, assassiné par un islamiste (La Sorbonne, 21 octobre 2020).
Arno Mansouri
Directeur des Éditions Demi-Lune. Il a créé une collection de biographies de grands musiciens (Voix du monde) et une autre consacrée à la politique internationale (Résistances).
La source originale de cet article est Réseau Voltaire Copyright © Arno Mansouri, Réseau Voltaire, 2020
Tres bien ce discours, mais si on remplace musulmans ou juifs par chretiens, etrangement, le discours change….
les rabbins eux meme le disent dans des videos desormais interdites par youtube: L’islam est le balai d’israel!!!
Tout ce barouf en fait ne sert que les interets judeo-islamiques, car d’ici peu on va nous sortir un attentat bien a propos contre un lieu de culte (mosquée ou synagogue) fait evidemment par un chretien du rassemblement national… On parie???
La liberté de chacun s’arrête là où celle des autres commence. C’est une règle. Dénigrer les uns ou les autres n’arrangent rien, et attise les braises déjà bien rouges. 🙂
Cela n’est pas dénigrer, mais juste expliquer que tout n’est pas uniforme, et quertains propos peuvent etre tenus sans eveiller de bruissement et d’autres pas. Pour le balai d’israel, je maintiens mes propos que l’on peut verifier encore surement sur youtube via vpn etranger (en france la licra a fait censurer ces videos bien trop derangeantes).
Et puis merde a la fin, vous en avez pas marre de vous cacher derriere des faux semblants? Ce pauvre prof, paix a son ame a force de courber le dos a fini décapité. Churchil a dit je cite un passage, « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. »
Les moutons enragés seraieent ils de panurge, avec des dents emoussées? Cela est bien triste! Notre pays va bien mal.
test
Les Français ont signés avec le diable depuis longtemps, la lutte des classes est devenue la même que dans les pays anglos-saxon et Chine , ces pays où aucune révolte populaire n’est possible et ne peut aboutir car citoyens divisés.
Le futur vaccin covid est pensé pour être appliqué par la personne elle-même comme un patch ou pansement. Il sera conseillé de l’acheter via internet (amazon?) et sera peut-être même gratuit via des promotions spéciales et autres offres. Les jeunes, nos jeunes, sont totalement immergés dans l’esprit covid aujourd’hui, c’est à celui qui sera le plus altruiste que l’autre en indiquant à tout le monde autour lorsqu’il est malade, se faisant dépister, se confinant de lui même, portant le masque ffp2 chirurgical bleu officiel, etc… ils sont convaincus de la réalité de cette épidémie et sont très réceptifs aux technologies via smartphones et font confiance naturellement à celles-ci.
Les parents n’auront demain plus aucune prise sur leurs enfants par rapport à la vaccination et ces derniers se le procureront et se l’appliqueront eux-mêmes.
Le malin aura alors réussi son œuvre sur toute la ligne par le consentement volontaire spirituel jusqu’au prix même à payer matérialiste pur pour s’auto-modifier par l’ ADN … l’âme humaine disparaissant et lui appartenant alors totalement.
L’épidemie n’existe pas??? Va faire un tour dans un service de réa… La négation de la réalité devient une maladie psychiatrique contagieuse grave.
Aucun Hopital n’est équipé de Séquenceur ADN !
Aucun Hopital ne peux donc prouver….les cas de Covid qu’ils ont en Réa !
Bullshit, mélange de troubles divers, virus divers,, infections bacteriennes, etc…
tests merdiques sensibles a n’importe quoi, y compris le Coka…ou un simple rhume !
tout au service du PLAN.
l’hypocrisie Française c’est l’altruisme hygiéniste au lieu de l’altruisme Solidaire Fraternel dans les Grèves … à l’image de l’altruisme social aux pauvres pendant qu’ils votent par altruisme extrême droite …
Bravo Arno pour cette analyse
Effectivement pour un enseignant la pertinence du choix des caricatures me laisse dubitatif .Le « j’accuse de Zola » eut été préférable comme sujet de débat me semble t’il ; alliant l’approche littéraire, l’opinion politique et l’approche philosophique .
Je ne suis pas musulman mais sincèrement ces croquis relèvent plus d’un torchis réalisé par un enfant en apprentissage du dessin. Ils sont obscènes et offensant ou est la liberté d’expression dans ce degueulie de dessinateur soit disant humoriste? ou est le journalisme ? nulle part car Charlie est dans la filière des magazines hara kiri , fluide glacial et autre nullité pour boutonneux pubères .Magazine atypique dans les années 68 mais aujourd’hui ? de surcroit défendu par notre président de la république ! mais ou va t’on .
Je ne cautionne en rien la barbarie de la décapitation ni les attentats de Charlie mais de la à nous conduire à des conflits armés pour la liberté de journaleux financés par l’argent public « sui achètent encore ces canards » je dit non ! en tant que citoyen Français disposant de ma liberté d’expression je n’ai pas envie d’être lors de mes voyages à l’étranger obligé de défendre ces agissements encore pire les subir .
Je crois que l’on peut être contre le port du voile intégral dans l’espace public , contre le halal imposé ; mais offenser insulter pour défendre ces points de vue n’est pas honorable; ni digne de la France des lumières dont les fervents défenseur de la liberté d’expression se targuent .
Mon pauvre !!!
Un discours qu’on aurait pu entendre il y a 75 ans dans le gouvernement laval en changeant extremement peu de mots…
Je cite: « Je ne suis pas musulman mais sincèrement ces croquis relèvent plus d’un torchis réalisé par un enfant en apprentissage du dessin. Ils sont obscènes et offensant ou est la liberté d’expression dans ce degueulie de dessinateur soit disant humoriste? »
Quel courage ou plutot quel aplaventrisme envers des terroristes qui utilisent tous les pretextes pour tuer du mécréant!!! T’offusques tu autant quand les musulmans de DAESH brulent des « mécréants » dans des cages en ferraille, tuent ou violent des chretiennes d’orient, poignardent des cibles civiles prises au hasard dans la foule??? Je te conseille de regarder les videos qui restent visibles dans certains recoins de rutube ou sur GAB…
Je commence à me demander si une partie de nos concitoyens ne sont pas devenu des eunuques et des décérébrés peureux et sans aucune fierté ni courage…
Doit on citer à nouveau les nombreux attentats contre la france, l’angleterre depuis deux ans par des idealistes de la religion de paix et d’amour et qui sont sans rapport avec le fallacieux pretexte de l’offense supreme que je nommerai absence d’humour???
Suivrais tu la doctrine des Talibans? Plus de culture, plus de musique, plus de liberté d’expression???
A bon entendeur, un Francais fier de son histoire et de ses origines qui ne pleira jamais l’echine devant le terrorisme religieux.
@ ours enragé
ton argument « Quel courage ou plutot quel aplaventrisme envers des terroristes qui utilisent tous les pretextes pour tuer du mécréant!!! T’offusques tu autant quand les musulmans de DAESH brulent des « mécréants » dans des cages en ferraille, tuent ou violent des chretiennes d’orient, poignardent des cibles civiles prises au hasard dans la foule??? Je te conseille de regarder les videos qui restent visibles dans certains recoins de rutube ou sur GAB… » est fallacieux.
Ce n’est plus un secret pour personne de savoir que les différents groupes qu’on qualifie d’islamistes sont des créations occidentales des pays de l’OTAN et je cite en premier les US pour déstabiliser les pays qu’is ont choisis d’anéantir.
Selon toi, qui défend ces pauvres chrétiens de ce sort sordide si ce n’est les forces gouvernementales de l’armée arabe syrienne, le hezbollah libanien, les Kataeb hezbollah irakien, qui sont tous musulmans?
Petit aparté au passage: les trois religions révélées sont proche orientales.
Le christianisme est une religion issue du proche Orient. Les Chrétiens arabes des pays de la région sont certainement issue des premières population chrétienne.
Partant de ce constat et malgré la tradition chrétienne de la France de longue date, si on s’en réfère aux lieux d’émergence des religions, le christianisme est en France une religion exotique importée tout comme les l’Islam.
Aussi, l’apposition de l’adjectif chrétien à Français est à mon sens tout aussi exotique que l’apposition du terme musulman.
Je réconcilie les deux premières religions de France: les Français musulmans ou chrétiens ont une origine sémitique.
Que tes oeillères, cher camarade, ne soit pas un obstacle pour vivre ta vie sainement. La haine de l’autre entraine du stress. A ce titre, je te laisse effectuer tes propres recherches sur les effets délèteres du stress à long terme et du cortisol qu’il libère ainsi que des conséquences physiologiques directes observables sur l’organisme.
Ca fait froid dans le dos. Je préfère ma quiétude et mon acceptation de l’autre dans sa différence.
Pour moi, il n’y a ni juif, ni chrétien, ni musulman, ni athée, ni bouddhiste, ni shintoïste etc
Je ne catégorise les gens qu’en deux groupes: d’un côté les bonnes personnes, affables, agréables, avec le coeur sur la main qui fuient les problèmes pour vivre en paix, et de l’autre les abrutis finis haineux au sens large du terme qui nient aux autres le droit de vivre en paix ainsi que les personnes qui recherchent à tout prix les polémiques vaines et inutiles, qui n’apportent rien ni n’enrichissent le débat.
Paix à tous les moutons enragés et à toi aussi camarade ours enragé 🙂
On s’en branle franchement des origines des religions, ce sont pas les aieux qui tuent des innocents dans des attentats en 2020 ou qui assassinent des « mécréants » ou qui brulent leurs propres filles car trop « liberées », mais bel et bien des musulmans qui appliquent a la lettre un islam conquérant et politique ne laissant pas la place a aucun sentiment ni partage. Relis le coran, et on en reparlera!!!
Se voiler la face et se croire serein en fermant les yeux, quel courage!!!
On parle bien peu du Bataclan dans tout ça…
Qui a vu le film qui est tiré d’une histoire vraie ? TU NE TUERAS POINT
Je me demande si le personnage dans ce film est un lâche ?
https://www.youtube.com/watch?v=h1Jv5WdOrz8&feature=emb_logo